Conversation au-delà du décor sur le Féminin-Masculin dans l’Individu Universel

Anne et Florence s’entretiennent après la représentation d’un spectacle poétique sur le thème de la libération des femmes, dont Florence est l’auteur. Anne voudrait aller plus loin que ce dont témoigne Florence et elle exprime ses réserves sur ce qu’elle considère comme une vision à courte vue de ce en quoi les femmes sont « opprimées ».

Pour elle le féminisme « officiel » qui milite pour l’égalité des femmes cache une non-reconnaissance de la vraie nature de « l’élément féminin » et du rôle qu’il peut jouer pour transformer nos mentalités, autant celle des hommes que celles des femmes.

 

Leur conversation les amène à faire apparaître deux personnages, Luna et Sol, deux personnages représentant les deux principes Féminin et Masculin, compléments indispensables l’un à l’autre, dont la polarité permet de caractériser ce qui différencie l’homme et la femme, mais qui vivent néanmoins dans les deux, en se stimulant constamment  l’un l’autre pour s’équilibrer.

 

Comment faire pour que ces deux principes soient mieux identifiés dans nos consciences et qu’ils puissent s’associer sans que l’un soit brimé par l’autre ? Voilà ce qu’Anne voudrait ouvrir comme champ de regard qui puisse nous sortir de nos schémas d’une soi-disant « guerre des sexes » et qui devrait devenir plus légitimement une bataille avec soi-même, pour transformer en soi la première nature « animale », instinctive, tantôt « trop masculine », tantôt « trop féminine », en une capacité de compréhension mutuelle de nos différences et de notre complémentarité toujours en évolution.

Envisager la question du féminisme sous un angle artistique, en faisant progressivement émerger un vécu plus enfoui, plus secret, sous la surface des comportements réactifs.

Après avoir traversé la couche superficielle des idéologies, idées reçues et réactions primaires (ce qui occupe toute la première scène), la question féministe devient celle d’une interrogation sur la polarité Féminin-Masculin.

Chercher à identifier ces deux principes dans nos manières d’être et d’agir ouvre une perspective qui n’est plus celle de la « guerre des sexes ». On s’interrogera autant sur l’oppression des femmes que celle des hommes qui sont eux-mêmes victimes d’un fonctionnement social patriarcal, orienté vers le pouvoir et la performance technique au détriment de la qualité des relations humaines.

 

La pièce poursuit cette investigation d’une connaissance de la nature humaine qui doit reconquérir sa raison d’être et sa légitimité en faisant ressurgir ce que la jeunesse des années soixante a ouvert dans les consciences en révélant l’abêtissement collectif de la société de consommation, contre lequel seul le réveil du génie individuel peut permettre d’ouvrir une autre étape.

Cette question de l’urgence de s’éveiller individuellement en réagissant aux diktats, et aux pensées toutes faites est plus que jamais d’actualité en cette année 2021-22.

Et comme ces conversations ont lieu entre des comédiens, l’axe central de leurs considérations tourne autour de la question de la parole et de leur expérience de ce qui fait qu’elle ne devient vivante, que lorsque se crée une sphère de communication avec le public, qui n’a plus rien à voir avec une démonstration intellectuelle.